La "taxe Zucman", du nom de l'économiste qui l'a imaginée, est à même de résoudre bien des problèmes de déficit, et le sens de cette proposition de loi déposée dans le cadre de la niche parlementaire réservée aux écologistes, visait à mettre le doigt sur les dogmes financiers développés par les macronistes et les républicains, tous opposés à ce projet de loi.

Sauf que, à persister à ne pas être présents pendant les travaux parlementaires ordinaires, la majorité minoritaire a laissé passer la PPL défendue par les députées écologistes Eva SAS et Clémentine AUTAIN. L'Assemblée a adopté le texte par 116 voix contre 39 !... malgré l'opposition de la ministre Amélie de Montchalin qui le juge "confiscatoire et inefficace".

Le caractère confiscatoire est à estimer en regard du taux envisagé (2 %) bien en-deçà du différentiel du taux d'impôts que réussissent à "optimiser" les grandes fortunes du pays. En effet, en moyenne, les plus riches des contribuables français payent en proportion deux fois moins d'impôts sur leurs revenus que la moyenne des français, et une taxation de leur patrimoine compenserait en partie cette anomalie.
Quant à l'efficacité du dispositif, il ne pourra certainement pas être testé, car il y a gros à parier que le Sénat s'opposera à l'adoption définitive de la Loi, sa majorité étant clairement opposé idéologiquement à de telles mesures.
L'argument développé par la ministre De Montchalin est que cette taxe "ferait immédiatement partir les milliers de foyers et avec eux les capitaux à l'étranger", ce qui en dit long sur la confiance portée par les politiques dans le sentiment patriotique des plus riches, nullement spolliés par une mesure somme toute limitée et modérée.
