
"Pour moi, Cendrillon, c'est une horreur !" : un collège privé de Dax au cœur de nouvelles révélations sur des abus sexuels
Deux frères septuagénaires dénoncent des violences sexuelles et physiques subies dans leur enfance au collège privé Notre-Dame du Sacré-Cœur, dit "Cendrillon", à Dax.
Le diocèse d'Aire-et-Dax dans les Landes a confirmé, ce mardi 25 février, avoir reçu deux "signalements" fin 2021 concernant un collège privé de Dax, sans préciser la nature des faits reprochés, après la publication de témoignages d'anciens élèves disant avoir subi des violences sexuelles.
Plainte en 2020
Deux frères de 75 et 74 ans ont notamment déclaré à la radio Ici Gascogne avoir subi des agressions sexuelles et des viols au sein du collège privé sous contrat Notre-Dame du Sacré Coeur, dit Cendrillon, déjà pointé du doigt vendredi par le porte-parole du collectif des victimes de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), Alain Esquerre.
Les septuagénaires avaient porté plainte en 2020, mais il n'y a pas eu de suite car les faits étaient prescrits, selon la radio. Le parquet de Dax, contacté par l'AFP, n'a pas répondu dans l'immédiat.
"Pour moi, Cendrillon, c'est une horreur ! Un enfermement, un lieu avec des sévices corporels, de belles baffes et des tympans crevés", a déclaré à la radio l'aîné évoquant aussi des agressions sexuelles.
Le cadet dit avoir subi des fellations et pénétrations rectales pendant trois ans. "Pourquoi j'aurais parlé, j'étais un enfant qu'on n'écoutait pas. Mon prédateur avait compris que j'étais un enfant fragile, en quête d'affection", dit-il.
"Un mail et une lettre" de "signalements"
Après avoir témoigné auprès de la Commission indépendante sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique (Ciase), dirigée par Jean-Marc Sauvé, "on a reçu une somme d'argent", indique l'aîné.
Selon le diocèse, "l'évêque d'Aire-et-Dax Mgr Souchu" a reçu "un mail et une lettre" de "signalements", après la publication du rapport de la Ciase en octobre 2021, et "les a transmis à la cellule d'accueil et d'écoute du diocèse".
Des "punitions physiques d'une grande violence"
"L'autre personne lui a dit qu'elle avait porté plainte, même si elle savait que les faits étaient prescrits, et a fait appel à l'Inirr, instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation pour les personnes victimes de pédocriminalité dans l'Église", ajoute-t-on de même source.
Dans un forum sur Facebook, intitulé La Parole libérée, un internaute anonyme, qui dit avoir été élève du collège Cendrillon dans les années 1960, affirme également que "les abus sexuels étaient courants" et dénonce "des punitions physiques d'une grande violence".
L'établissement appartient désormais au groupe scolaire Saint-Jacques-de-Compostelle.