Violences sexuelles à Bétharram : le député LFI Paul Vannier demande une commission d'enquête parlementaire

Suite aux accusations de violences pédocriminelles à Notre-Dame de Bétharram (Béarn), le député LFI Paul Vannier a demandé ce jeudi la création d'une commission d'enquête parlementaire "pour faire toute la lumière" sur les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l'État.

Le député LFI Paul Vannier a annoncé ce jeudi sur son compte X qu'il demandait la création d'une commission d'enquête parlementaire "pour faire toute la lumière" sur les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l'État. Cette demande, adressée par courrier ce jeudi à la présidente socialiste de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation de l'Assemblée nationale, Fatiha Keloua Hachi, fait suite aux accusations de violences physiques et sexuelles, sur des élèves du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, un établissement catholique situé à Lestelle-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques.

"Une situation particulièrement alarmante"

Dans son courrier, le député insoumis du Val d'Oise écrit : "L'exemple de l'affaire de pédocriminalité au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, où 112 plaintes pour abus sexuels, violences physiques et viols ont été déposées par d'anciens pensionnaires met en lumière les graves défaillances des mécanismes de contrôle des établissements privés sous contrat par l'État". Paul Vannier dénonce "une situation particulièrement alarmante [...] alors que deux millions d'élèves sont aujourd'hui scolarisés dans ces établissements financés sur fonds publics".

Mardi, le député LFI avait interpellé François Bayrou à l'Assemblée nationale sur les violences et agressions sexuelles dont sont soupçonnés des membres du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, qui a été fréquenté par les enfants du Premier ministre, et dont il est accusé d'avoir eu connaissance, comme l'assure une enquête du journal en ligne Médiapart. François Bayrou avait fermement démenti. "J'affirme que je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit, de violences, a fortiori sexuelles, jamais", lui avait-il répondu en précisant qu'une plainte en diffamation allait être déposée.

Mercredi, les députés socialistes ont réclamé au Premier ministre François Bayrou que « toute la lumière soit faite » sur les violences, agressions sexuelles et viols dont sont soupçonnés des membres de l'institution Notre-Dame-de-Bétharram. Le PS affirme qu'il "doit la vérité" aux victimes et à la représentation nationale. Le chef du gouvernement a de nouveau "récusé" les accusations de mensonge à l'Assemblée nationale et dénoncé des "polémiques artificielles".

Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an dans cette affaire de violences physiques et pédocriminelles à Notre-Dame de Bétharram. À ce jour, 112 personnes se sont signalées comme victimes auprès de la justice, mais seules 72 ont formellement porté plainte auprès du procureur de la République de Pau pour des faits commis entre 1970 et 2010.