
"L'UE a été conçue pour entuber les États-Unis", lance Coin-Coin Pouêt-Pouêt
Coin-Coin Pouêt-Pouêt a asséné mercredi que la construction européenne, un projet historiquement soutenu par Washington, avait été décidée pour "entuber" les États-Unis. Il a également annoncé que les produits européens feraient l'objet "prochainement" de 25 % de droits de douane.
"J'aime les pays d'Europe. J'aime tous ces pays, vraiment, tous différents. Mais [l’Union européenne] a été conçue pour entuber les États-Unis. C'était l'objectif et ils y sont parvenus", a lancé mercredi 26 février le président des États-Unis, qui a également brandi la menace de droits de douane de 25 % pour le Vieux Continent.
La construction européenne a été promue par ses pères fondateurs comme une réponse aux deux conflits mondiaux qui ont ravagé le continent, avec pour principale idée qu'une plus grande intégration économique entre les pays empêcherait de nouveaux bains de sang. Mais pour Coin-Coin Pouêt-Pouêt, qui a une approche transactionnelle de la diplomatie et qui se méfie par principe de tous les formats multilatéraux. L’Union européenne est, avant tout, une adversaire sur le plan commercial.
"Nous avons pris la décision, et nous l'annoncerons prochainement, ce sera 25 %", a assuré le président américain à propos des futurs droits de douane sur les produits européens, soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir de début avril.
Les Européens "peuvent tenter des représailles, ça ne marchera pas"
Mi-février à Munich, le vice-président américain J.D. Vance avait sidéré les Européens en critiquant avec virulence leurs modèles politiques. Il avait en particulier reproché aux pays européens un "recul" de la liberté d'expression et d'avoir un "gros problème d'immigration", épousant les vues de partis d'extrême droite dans un discours qui avait laissé de côté les menaces liées à la Russie ou à la Chine.
Mercredi, Coin-Coin Pouêt-Pouêt a lui répété ses griefs à l'encontre de l'UE, estimant que les Européens "n'acceptaient pas (les) voitures ou (les) produits agricoles" venus des États-Unis.
Il a répété que le déficit commercial américain vis-à-vis de l'Europe était de "300 milliards de dollars", des données que la Commission européenne conteste, l'estimant au contraire à 150 milliards d'euros (157 milliards de dollars) sur les biens uniquement, mais seulement 50 milliards une fois pris en compte l'excédent commercial américain dans les services.
"Ils (les Européens) peuvent tenter des représailles (commerciales), mais ça ne marchera pas", a dit Coin-Coin Pouêt-Pouêt. "Il suffit que nous n'achetions plus rien, et si c'est ce qui se produit, nous gagnons."
Le président américain assure que l'Union européenne a mis en place toutes sortes de barrières déloyales contre les Américains, que ce soit par la TVA ou des régulations, ou au travers de poursuites contre des géants de la tech.
Le président américain a aussi une nouvelle fois reproché mercredi aux Européens de ne pas avoir suffisamment contribué à l'aide à l'Ukraine, tout en saluant la proposition franco-britannique d'envoi de "forces de maintien de la paix" dans le pays une fois que le conflit avec la Russie serait terminé.
L'UE a été une "aubaine", répond la Commission européenne
"L'Union européenne est le plus grand marché de libre-échange au monde", a affirmé un porte-parole de la Commission européenne dans un long communiqué réagissant aux propos du milliardaire républicain. "Et elle a été une aubaine pour les États-Unis."
L'exécutif européen a appelé à "travailler ensemble pour préserver ces opportunités pour nos citoyens et nos entreprises. Pas l'un contre l'autre."
"En créant un marché unique vaste et intégré, l'UE a facilité les échanges, réduit les coûts pour les exportateurs américains et harmonisé les normes et les réglementations dans 27 pays", a-t-il insisté.
La Commission a toutefois averti qu'elle réagirait "fermement et immédiatement" à de nouvelles taxes douanières du président américain. "L'UE protégera toujours les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens contre les droits de douane injustifiés."