Nous sommes en train de recréer Océania. Encore aujourd'hui dans le bus, je n'ai pas pu m'empêcher de chercher machinalement où étaient les caméras de vidéosurveillance et de me faire la réflexion que, là aussi, je n'étais pas tranquille.
Dans la rue, les bâtiments publics, les transports en commun, vous êtes suivi, observé, disséqué, en attendant peut-être un jour d'être jeté en pâture pour des circonstances que vous ne maîtrisez pas. Votre image est offerte à des personnes anonymes, dans des centre de vidéosurveillance opaques, scruté par des regards suspicieux dont vous ne savez rien... et qui peuvent un jour ou l'autre lancer sur la toile des images de vous inopinées.
Ce sentiment d'être observé en permanence dès que je sors de mon espace privé me rend malade.
D'autant que cette vidéosurveillance ne sert pas à grand chose. Au mieux déplace-t-elle les zones de délinquance ou permet-elle d'identifier quelques maladroits.
En aucun cas elle ne protège. Demandez aux conducteurs de TCL si leurs bus sont protégés des incendiaires, des agresseurs ou même des fraudeurs...

La multiplication des caméras, cela coûte cher et ça ne protège pas la victime potentielle des agressions.
Le terme de vidéoprotection est une invention de la novlangue sécuritaire à destination des benêts que l'on souhaite que nous devenions.
Comme dans 1984.
George Orwell avait tout compris.
