J'ai écouté le magazine "Interception" de France Inter ce matin. C'est un magazine d'information diffusé le dimanche matin qui traite dans un format d'une heure un dossier ayant fait l'actualité.
Ce format permet un traitement de fond. Et la rédaction fait un travail fouillé à base de témoignages de spécialistes et de grands témoins qui expliquent les problématiques auxquelles ils ont été confrontés. On est très loin des microtrottoirs que j'abhore, et qui sont devenus un tic journalistique insupportable.

Ce matin, la thématique, traitée avec beaucoup de profondeur, revenait sur les inondations à répétitions de cet automne dans le Pas-de-Calais. Un épisode traumatisant pour les habitants de cette région, qui ont eu une résonnance récente particulière avec la catastrophe ayant touché la région de Valence.

Ce que j'aime dans cette émission, c'est d'une part l'éclectisme des sujets traités, l'intellgence des témoignages et le temps qu'elle prend pour essayer de faire le tour d'une question.
Dans le sujet du jour, comme d'habitude, pas de dogmatisme ni de jugement asséné à l'emporte-pièce, mais une analyse argumentée des raisons d'une catastrophe prévisible, des pistes de solution à moyen et long terme et l'exposition des freins possibles aux décisions. Du formidable travail de recherche et d'enquête, dont parfois la télévision peut faire preuve, mais dont la radio est incapable en-dehors du service public.
France-Inter, c'est aussi une matinale (n°1 en France) qui ne prend pas ses auditeurs pour des imbéciles, des rendez-vous quotidiens ou hebdomadaires chaleureux et divertissants, une playliste de qualité (même si elle fait la risée des jeunes humoristes) et des voix que je reconnaîtrais entre mille. C'est aussi, et malheureusement ça semble être son avenir, une multitude de voix qui en ont été écartées pour leur impertinence et leur liberté, Guillaume Meurice étant le dernier d'une liste à rallonge, de Gérald Dahan à Guillaume Meurice, de Roland Dhordain à Emmanuel Khérad...
J'ai participé dans les premières années Mitterrand, à la libération des ondes et à la création des radios locales. J'ai un attachement particulier pour ce media où je trouve (rarement !) le meilleur, et le plus souvent le pire. Dans cet océan de médiocrité et d'abêtissement programmé, le Service public surnage incontestablement.
