La Vème République est fatiguée. Notre Constitution ne fonctionne plus.
Ou plutôt les acteurs politiques ne veulent plus la faire fonctionner.

La Constitution a été rédigée pour qu'on puisse identifier des majorités et qu'on puisse les remettre en cause.
Interpréter correctement les élections est le 1er point du respect démocratique.
Pour les dernières législatives anticipées, l'interprétation était simple ; pour éviter l'arrivée au pouvoir du Rassemblement National et de ses alliés, un Front Républicain s'était constitué entre les 2 tours. Il a incontestablement gagné les élections en limitant le vote RN et en faisant élire une majorité de députés allant de LFI à Renaissance et une partie de Horizon. C'était donc à ce Front Républicain de se mettre d'accord et de constituer un gouvernement. A minima, le Président de la République devait nommer un Premier Ministre issu de la formation majoritaire de ce camp...
Respecter le choix majoritaire est le 2ème point.
Emmanuel Macron fit le choix de Michel Barnier, un homme estimable certes, mais issu de la formation qui avait largement perdu les élections.
La censure devenait dès lors inéluctable.
En faisant un pied de nez à l'expression démocratique des Français, le Président fragilise tout l'édifice politique en place. Et avec les institutions, il fragilise la France toute entière, entraînant son pouvoir dans l'impasse et l'impuissance.

La responsabilité d'Emmanuel Macron dans le chaos sera jugée sévèrement devant l'Histoire. Dans la lettre de la Constitution, c'est lui, et lui seul, qui choisit son Premier Ministre.
Nul ne sait quelle tournure prendront les évènements politiques, ni la réaction inévitable du Peuple français, mais le non respect de l'esprit de nos institutions aura des conséquences incontrôlables sur l'avenir.
