Les agriculteurs aiment le libéralisme pour les autres et le protectionnisme pour eux-mêmes. Ils sont le premier maillon d'une chaîne alimentaire dont le dernier maillon se concrétise dans nos assiettes.
En France, tout ceci est extrêmement structuré. L'industrie agro-alimentaire est puissante et organisée. La distribution dicte ses prix et impose les coûts, et le consommateur dispose d'un choix impressionnant qui a longtemps discrédité d'autres modèles, comme celui de l'économie collectiviste.

L'agriculteur y a longtemps trouvé des facilités. Dans les 30 glorieuses, il s'agissait de nourrir la France (et la planète), mais ce système a également commencé, au tournant des années 80, à trouver ses limites.
La conscience écologique émergente et les effets pervers des mécanismes du marché ont imposé aux producteurs des pratiques et des revenus qui ne leur permettaient plus d'en vivre largement. Ajoutées à la baisse continue du nombre de producteurs qui imposaient une mécanisation accrue et donc des investissements importants, les perspectives économiques devenaient chaque année plus anxyogènes.
Faire vivre son voisin agriculteur passe par une réforme profonde des modes de production et de distribution. Cela passe également par le changement des habitudes du consommateur.
Pour ce qui me concerne, j'essaye autant que possible d'acheter bio. Mais surtout, je m'efforce de consommer local et de saison. La moitié de ce que je mange est produit par une AMAP par des producteurs bio ou en conversion bio situés à moins de 50km de chez moi.
Et je complète par mes artisans locaux et la fréquentation des marchés.
