"Apprendre"

J'ai passé 40 ans de ma vie professionnelle à l'école. Et 20 ans à forger ma formation initiale.

La première fois que j'ai pénétré dans une salle de cinéma, j'avais 8 ans et je m'en rappelle comme si c'était hier.

Mon premier souvenir de film traitant plus ou moins de l'école, c'était pour voir "Les disparus de Saint-Agil" de Christian-Jaque, un film de 1933 qui se déroulait, me semble-t-il, dans un internat, une structure qui m'accueillera quelques années plus tard.

J'ai plus fait attention aux productions traitant l'école quand je suis devenu enseignant.

J'ai notamment été très fier lorsque Laurent Cantet, qui fut élève en même temps que moi dans mon lycée, a obtenu sa Palme d'Or à Cannes pour "Entre les murs" d'après le petit roman de François Bégaudeau.

J'ai beaucoup aimé également les 2 films de Bertrand Tavernier, un cinéaste que j'adore, sur l'école : "Une semaine de vacances" et "Ça commence aujourd'hui", dont les propos restent étonnamment modernes.

J'ai été également biberonné aux films de Clouzot (ah, "Les diaboliques"!) et de Cayatte ("Les risques du métier" et "Mourir d'aimer") dont l'école servait de décor.

Mais ce qui me frappe aujourd'hui, c'est le grand nombre de fims qui veulent prendre pour sujet l'école et leur traitement souvent très juste.Comme si les cinéastes contemporains connaissaient intimement ce qui se joue entre les murs de l'école.

Je vais citer quelques-uns de ces films que j'ai appréciés :

- "Primaire" d'Hélène Angel

- "La vie scolaire" de Grand Corps Malade et Mehdi Idir

- "La salle des profs" d'Ilker Çatak

- "Un métier sérieux" de Thomas Lilti

- "Pas de vagues" de Teddy Lussi-Modeste

Le ton est juste pour tous ces films, les enfants et adolescents sont vraisemblables, les acteurs qui jouent les enseignants incarnent des vrais personnages.

Mais le film que j'ai préféré est un film tourné du point de vue de l'élève, réalisé par un medium, un cinéaste qui a décrit exactement ma vie et mes sentiments, en traitant de mixité sociale, de regard sur soi-même, d'interrogations existencielles. Je veux parler de "La voie royale" de Frédéric Mermoud qui m'a intimement touché.

Sans oublier les 2 documentaires : "Être ou avoir" de Nicolas Philibert et "Sur le chemin de l'école" de Pascal Plisson...

Quant au sulfureux "Elephant" de Gus Van Sant, il reste le monument indispensable pour comprendre la jeunesse de demain.