Le climat change, obligeant les Communes à repenser les bâtiments et les cours d'écoles.
A Lyon, où les écologistes font désormais la pluie et le beau temps, on a pris le problème à bras le corps, en commençant par les cours qui n'avaient pas la réputation d'être très grandes.
L'architecture scolaire urbaine n'est pas très différente de ce qui a toujours existé à la campagne. Sauf sur un point : les cours d'école ne sont pas à la même dimension. Nos anciens ont fait à la campagne ce que chaque enfant rêve d'embrasser à la ville : les grands espaces. Dans le monde rural, on avait compris que la paix scolaire passait par le partage des espaces.
En ville, quand on est à l'école, on ne peut courir que sur des temps et des espaces contraints. Il faut penser l'organisation des jeux avec la promiscuité de nombreux autres enfants. Peu de jeux de ballons ou de poursuites, plus de jeux calmes et statiques. Pour certains, cela peut être un véritable début de souffrance.
La végétalisation accroît ce sentiment de manque d'espace, même si elle contribue à pacifier et à dégenrer le temps de récréation.

En zone périurbaine aussi, la végétalisation est à la mode. Mais, en plus, je vois les cours de récration y rétrécir drastiquement. Dans la ville où j'ai enseigné longtemps, à Rillieux-la-Pape, les 3 derniers groupes scolaires qui ont élé l'objet d'un programme de reconstruction (elles en avaient besoin !), ont vu la surface de leurs cours divisée par 3 ou 4. Le terrain récupéré a permis de laisser la place à des programmes immobiliers qui ont sûrement servi à financer en partie les nouveaux bâtiments scolaires.
Or, un enfant a besoin d'espace pour se construire. Surtout lorsqu'il vit à l'étroit dans des appartements surpeuplés.
Ces choix municipaux me laissent perplexe, d'autant que la pratique de l'éducation physique et sportive nécessite de vastes surfaces de jeux.

Un autre sujet me frappe : dans les années 1980, nous rêvions d'écoles ouvertes, et certains décideurs, comme Roger Rocher ou Franck Sérusclat, ont agi en allant vers cette idée généreuse. Aujourd'hui, on ferme les écoles sur elles-mêmes, prisonniers du fantasme sécuritaire.
La société bâtit les écoles qu'elle mérite...