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Un budget ne s'élabore jamais hors contexte. Pour un ménage, le budget cadeaux de Noël dépend de multiples facteurs (ressources, nombre et âge des enfants...). Il en est de même pour le budget de la Sécurité Sociale ou le budget de l'Etat.
Le nouveau gouvernement ferait bien de s'en souvenir s'il veut survivre à l'hiver.
A Bercy, 2 nouveaux Ministres viennent d'être nommés. Ils ont la lourde responsabilité de proposer un budget pour 2025 suceptible de ne pas provoquer une motion de censure du gouvernement.
Les équilibres qui sont obtenus à la fin des arbitrages budgétaires sont les marqueurs d'une politique. Que l'on parte du buget 2024 avec des objectifs de réduction des déficits est une chose, déterminer les évolutions souhaitables en est une autre.
Quels budgets seront malgré tout à la hausse ? Lesquels faut-il sacrifier ?
Que faut-il privilégier ? Education ou répression ? Aider les pauvres ou préserver les riches ? Soutenir la production ou préserver l'environnement ? Aider les entreprises ou les consommateurs ? Consolider les services publics ou privatiser ? Penser le collectif ou l'individu ? Renforcer l'armée ou le système de santé ? Culture ou agriculture ?...
De ces choix budgétaires apparaissent des marqueurs forts qui déterminent les orientations politiques d'un gouvernement. En tout cas, bien plus que les fameuses lignes rouges tracées par les partis politiques pour justifier leur vote quand le budget est soumis à leur appréciation.
Depuis plusieurs années, ce sont les gros patrimoines, les grosses entreprises et les successions qui sont devenues "intouchables" pour une grosse partie du monde politique. Macronistes, droite libérale et extrême-droite en ont fait un totem et imposé ce choix budgétaire comme une réalité indépassable, ce qu'elle n'est pas. Et la gauche ne parvient pas à gagner la bataille culturelle d'un modèle différent plus juste, plus égalitaire, et donc plus fraternel.
Le développement spectaculaire des inégalités sociales et culturelles (l'éducation en est une bonne illustration) est la conséquence des choix budgétaires effectués depuis des années, bien plus, bien qu'elle existe, que la mauvaise gestion des gouvernants.
Le débat technique des recettes et des dépenses de l'Etat n'est que l'aspect technique de vraies orientations politiques traduites en chiffres.
Laisser passer un budget libéral par essence serait pour la gauche une faute politique qui ne pourrait être excusée que par sa faiblesse culturelle et conjoncturelle.
Elle est donc condamnée à voter sur ce point la censure d'un gouvernement qui ne voudrait pas changer de cap.
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