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Ce sont aujourd'hui les élections fédérales en Allemagne. A l'issue de ce vote, une nouvelle coalition devra voir le jour pour accoucher d'un gouvernement qui succédera à celui d'Olaf Scholz.
Friedrich Merz, le leader de la CDU, part largement favori pour constituer cette coalition...
Si l'identité du futur Chancelier ne fait pas vraiment de mystère, la coalition qu'il pourra constituer, elle, est une des inconnues du scrutin. Car, si le CDU et son allié bavarois du CSU va vraisemblablement arriver en tête du scrutin, le Parti qui arrivera en deuxième position a toutes les chances de s'appeler l'AfD (Alternative für Deutschland).
L'AfD est ce Parti d'extrême-droite qui vit une ascension fulgurante depuis une dizaine d'années. Bâti à partir du concept d'anti-européanisme et de lutte contre les migrations, il a peu à peu agrégé tous ce que l'Allemagne enfouissait bien loin dans son subconscient, à commencer par l'antisémitisme. On peut aujourd'hui parler de parti néo-nazi, même si, à l'instar du Rassemblement National en France, ses dirigeants s'efforcent à l'approche des élections de lisser ses aspérités pour essayer de dédiaboliser le parti.
Le parti du chancelier actuel Olaf Scholz (le SPD), ainsi que les écologistes (die Grünen) qui ont participé à toutes les coalitions depuis 30 ans vont marquer le pas, mais c'est vers eux que Friedrich Merz devra se tourner s'il veut éviter toute alliance avec l'AfD...
Alors quels choix fera le futur chancelier ?
Merx est un personnage complexe. Il reconnaît l'utilité du "cordon sanitaire", mais le franchit dès lors qu'il s'agit de faire adopter une résolution sur le droit d'asile. Conservateur et atlantiste convaincu, il s'aligne sur les thèses de l'extrême-droite à propos de l'immigration et des droits des minorités, mais plaide pour "une Europe unie" face au Président américain et pour un soutien à l'Ukraine face à l'invasion russe.
Jusqu'à aujourd'hui, les responsables politiques allemands nous ont habitués à pratiquer une Realpolitik dès lors qu'ils accèdent au pouvoir. Leur culture de la négociation et du compromis les incite à la prise en compte rapide du réel, mais la rupture du tabou nazi peut modifier les choses au cas où les barrières électorales commenceraient à céder localement.
La première étape du sort de l'Allemagne, et donc de l'Europe, sera connue ce soir. Mais il faudra attendre quelques mois pour savoir si les penchants droitiers de Merx ne finiront pas par embarquer notre plus proche partenaire dans des aventures dangereuses.
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