Poutine est un dictateur et tout le monde s'accorde sur ce point.
C'est sur ses ambitions que les avis divergent. Et cela a de fortes incidences sur les politiques à mener en matière militaire et diplomatique.
D'autant que la rupture d'alliance initiée par Donald Trump a obligé les acteurs politiques français à revoir leur doctrine.
Dans le camp de ceux qui pensent que Poutine se satisfera de restaurer son pré carré autour de la Russie, les formations de l'extrême-droite et de la gauche radicale se retrouvent autour des mêmes arguments. Curieusement, on retrouve également certaines personnalités étiquetées à droite, comme François Fillon, dans ce camp.
Pour eux, la guerre contre l'Ukraine peut à la rigueur faire partie de la reconquête du périmètre du pacte de Varsovie, mais ils considèrent que la menace sur les pays de l'Union Européenne (à l'exception des pays baltes et de la Pologne) reste inenvisageable. Parmi les arguments la difficulté que rencontre l'armée russe, renforcée par les unités nord-coréennes, pour vaincre la résistance ukrainienne.
En cohérence avec cette thèse, le lâchage en rase campagne de Zelensky et des Ukrainiens se justifie par le réalisme militaire et stratégique et la recherche d'une paix instable et provisoire.
Dans le camp de ceux qui soupçonnent Poutine de convoiter dans la durée la domination de l'Europe, un bloc allant des écologistes à une partie des Républicains. Parmi les arguments, les initiatives bellicistes précédentes (Tchétchénie, Géorgie, Crimée...) de Poutine et ses discours sur la décadence de l'Occident, sa vision de la Grande Russie et les modalités de son exercice du pouvoir.
En cohérence avec cette thèse, la nécessité de poursuivre la guerre en Ukraine et de trouver les moyens d'accroître considérablement le réarmement de l'Europe et les modes de coopération pour imposer une paix stable et durable.
Evidemment, dans les deux camps, toutes les nuances existent, mais les orientations sont bien visibles. Sauf pour les peu courageux qui ne s'expriment pas de peur que leurs vraies convictions n'affleurent à la surface de leurs propos... C'est encore eux les plus nombreux dans le vivier des présidentiables...
