Un système injuste, peu protecteur et sans aucune garantie.
1910 : les retraites ouvrières et paysannes (ROP).
C'est le premier système de retraites mis en place en France. Employeurs et salariés cotisaient pour approvisionner un compte donnant droit à une rente après 30 années de travail à partir de 65 ans. Ce système n'a pas bénéficié à beaucoup d'ouvriers quand on sait qu'à l'époque l'espérance de vie d'un ouvrier était de 48 ans et demi. En plus, la guerre de 1914 avec sa mobilisation en masse a réduit considérablement le nombre de cotisants et entraîné des budgets de guerre énormes, et donc des dévaluations qui ont ruiné l'épargne. Ce système, basé donc sur la capitalisation, a été complètement déconsudéré au point qu'on ne comptait à la sortie de la guerre que 1,4 millions de cotisants sur 12 millions d'assurés potentiels...
1928 : les assurances sociales.
Mis en place par 2 lois (1928 et 1930), ce système par capitalisation prévoyait des cotisations versées à de nombreuses caisses (selon le principe de ne pas mettre ses oeufs dans le même panier). Par rapport aux ROP, les cotisations avaient augmenté et l'âge d'ouverture des droits était abaissé à 60 ans. Les caisses qui géraient cette épargne étaient des caisses départementales publiques, des caisses mutualistes, des caisses patronales, des caisses syndicales, des caisses confessionnelles... ce qui entraînait des coûts de fonctionnement élevés en raison de la multiplicité des gestionnaires. Le niveau des rentes versées à la sortie a laissé un goût amer à nombre de bénéficiaires.

C'est pourquoi la création de la Sécurité Sociale en 1945 a permis les débuts d'un nouveau système basé sur la solidarité intergénérationnelle.
Avec la Sécu, la création de la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV) a garanti aux salariés une pension de retraite à partir de 65 ans fondé sur la répartition et plafonnée à 50% du plafond de la Sécurité sociale.
Il n'est pas inutile de rappeler que les retraites complétaires obligatoires (AGIRC et ARRCO, par exemple) fondées dans la foulée pour compléter des revenus jugés trop minces, sont également gérés selon les mêmes principes de la répartition et ont déjà une durée de vie bien plus longues que les systèmes imaginés avant-guerre...
