LR : guerre des chefs

Les candidats en lice semblaient avoir une grand corpus commun de valeurs, à défaut d'être connus pour leur complicité : proximité avec les valeurs du RN, porteurs de la tradition catholique, défenseurs de l'identité nationale et de la lutte contre l'immigration...

Pourtant, il ne peut y avoir 2 crocodiles dans le même marigot.

Wauquiez avait senti la menace, choisissant de se mêler aux joutes nationales en se faisant élire au Palais Bourbon, après avoir régné en maître absolu dans sa région Auvergne-Rhône-Alpes.

Puis, faute d'avoir pu se faire nommer dans un Ministère majeur (il visait Bercy), il a dû se résoudre à prendre le leadership des députés LR (une poignée) et faire de son groupe la formation pivot d'une majorité introuvable, tout en regardant la montée inexorable du trublion Retailleaau qui s'emparait du Ministère de la parole au sein du gouvernement.

La lutte est donc engagée pour 2027.

Chacun a ses atouts :

Retailleau va essayer de surfer sur sa popularité naissante, sur des cotes de popularité au beau fixe, en souhaitant faire prospérer son pactole de sympathie d'abord auprès des militants de la droite traditionnelle, puis en opérant des ralliements de proche en proche, en espérant pouvoir rogner sur l'électorat de l'extrême-droite. Le modèle, c'est Sarkozy 2007, la prise des appareils à la hussarde et l'appui sur l'opinion publique.

Wauquiez, quant à lui, va tenter de garder le contrôle sur l'appareil. Il le travaille depuis des années et son ancrage territorial est encore son meilleur atout. Si les risques de faux-pas sont nombreux chez son rival, Wauquiez devrait avoir l'expérience d'éviter les chausse-trappes, la première d'entre elles consistant à critiquer systématiquement l'action du gouvernement.

La bataille va donc se dérouler devant nos yeus amusés, sachant que le gagnant n'aura le droit que de combattre à son tour pour concourir le droit de challenger celui qui sera arrivé en tête du clan macroniste... avant d'entamer le combat final en 2027.

Une logique de fédération de boxe.

D'ici là, les élections municipales, et peut-être d'autres dissolutions auront largement rebattu les cartes.