Vous ne le savez peut-être pas, mais je suis supporter du Paris Saint-Germain depuis la création de ce club, au début des années 70'

Il n'a pas toujours été facile de le supporter lorsque les directions successives, certains joueurs, ou même les résultats sportifs n'étaient pas en phase avec ce qu'on voudrait qu'ils soient. J'ai connu quelques vaches maigres, avalé pas mal de couleuvres à supporter mon club... J'en avale encore...
Mais sur le plan sportif, l'époque est bien meilleure depuis quelques années, le PSG étant devenu sans conteste le plus grand club français de tous les temps par sa notoriété et ses résultats sportifs.
Le pire à assumer a longtemps été quelques groupes de fanatiques qui ont failli anéantir le devenir du club. Ils ont vicié le club avec leurs chants, leurs banderoles et leurs gestes, sans laisser aucune ambiguité sur leur orientation politique. De gros efforts ont été faits pour essayer d'éloigner du Parc des Princes ces hordes de crânes rasés au cerveau atrophié qui ont longtemps dissuadé les familles de fréquenter les tribunes du stade.
Ce travail est sans cesse à refaire et à approfondir, en témoignent les chants homophobes s'étant élevés d'une tribune du Parc il y a quelques semaines.

Alors, quelle ne fut pas ma surprise en début du match PSG - Atletico de Madrid de voir un tifo du virage Auteuil intitulé "Free Palestine". Un tifo peut s'organiser de différentes manières, mais celui-là a été fabriqué sur une immense banderole que les supporters organisés déploient à l'entrée des joueurs.
La tribune Auteuil a plutôt la réputation d'héberger quelques taupes de groupuscules d'extrême-droite, et le principal groupe de supporters qui l'occupe, le CUP (Collectif Untras Paris) n'a pas l'habitude d'exprimer des idées d'extrême-gauche... Mais le texte et la facture (magnifique travail des graphistes) témoignent pourtant d'un message loin des thèses de la droite extrême.
Même si le sous-titre tempère un peu la portée militante de la banderole ("La Guerre sur le terrain, mais la paix dans le monde"), cette manifestation prouve que des surprises agréables peuvent survenir de publics dont nous n'attendions rien a priori.
Une expression à contre-courant le jour de l'élection de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis.
Il y a parfois des coïncidences de calendrier heureuse qui rattrapent en partie une journée mal entamée.
