Violences à Rillieux-la-Pape

Des voyous mettent le feu dans les quartiers de Rillieux-la-Pape.

Pourquoi ? Probablement des représailles en réaction à des actions policières (arrestations, mises en examen...) sur des proches, car c'est une habitude à Rillieux-la-Pape.

La fréquence et l'intensité de ces violences ont tendance à augmenter depuis quelques années. Parfois même, les bus n'entrent plus dans la ville par peur des agressions.

Cette fois-ci, c'est le quartier de la Velette qui a éte la scène des saccages. Ce n'est pas une première.

Et la vidéoprotection (déployée en masse dans la Ville Nouvelle) n'a évidemment rien protégé. D'ailleurs, ce n'est pas son but, car les voyous s'en moquent et parfois en jouent. Au mieux, les caméras serviront à appréhender quelques individus naïfs manipulés par les caïds des quartiers.

Ces violences à répétitions marquent l"échec de la politique ouvertement répressive de la Municipalité.

Le budget consacré à la vidésurveillance et à la police municipale a explosé depuis l'élection du maire actuel en 2014. Alexandre Vincendet a assis sa popularité sur la lutte contre la délinquance et la rénovation urbaine. Ainsi, des constructions plus 'cossues' ont émergé juste à côté du quartier historique de la Velette, réputé plutôt "chaud".

Et comme il ne peut pas y avoir de l'argent pour tout le monde, le travail social au quotidien a plutôt été négligé, sauf si on considère que les destructions d'immeubles en tiennent lieu.

Je connais bien Rillieux-la-Pape pour y avoir habité 13 ans et y avoir enseigné pendant 25 ans. J'y exerce encore aujourd'hui l'essentiel de mes activités militantes.

La misère est partout à Rillieux, visible ou invisible. Elle est économique, éducative et culturelle. A l'image de la société qui se construit un peu partout en France.

Les associations et les clubs sportifs, qui ont longtemps encadré la jeunesse rilliarde, sont en difficulté, faute de bénévoles et de soutiens financiers.

Les voyous y sont peu nombreux, mais ils ont le pouvoir sur l'économie parallèle et donc sur la survie de nombreuses familles.

Je voudrait réaffirmer ici une de mes convictions : la répression est un mal nécessaire, mais elle ne sert pas à grand chose ni elle ne s'accompagne pas de la justice. Et je ne parle pas seulement des sanctions, mais aussi de la justice sociale qui forge le sentiment que l"on appartient à la même société.