Les oppositions entre équipes anglaises et françaises ne sont jamais anodines. La rivalité sportive entre les 2 Nations est la plus intense que j'ai eu à connaître.
"Se mettre minable" pour avoir à regarder l'adversaire dans les yeux à la fin du match, échanger une poignée de main ferme en prononçant les mots magiques "Thank you, good game !" est un délice qu'il faut avoir connu au moins une fois dans sa vie.
Et cela fonctionne à tous les niveaux de compétition, du plus modeste au plus prestigieux...
Les Anglais, inventeurs paraît-il du fair-play, prennent un malin plaisir à élever leur niveau de jeu lorsqu'ils rencontrent des Français, et surtout à s'approprier les règles d'un jeu qu'ils ont inventé. C'est d'ailleurs, à l'exception du basket-ball et du handball, le cas de la plupart des sports collectifs.

Il est vrai que le sport, et les jeux de ballon particulièrement, sont constitutifs de l'éducation donnée à la jeunesse anglo-saxonne. Derrière la formation des corps, c'est aussi la construction de l'esprit collectif qui est l'enjeu de l'éducation physique dans le Royaume-Uni.
Pour nous autres français, le Crunch est l'occasion de venger toutes les humiliations que nous ont infligées les Anglais au cours de notre longue histoire commune : de Jeanne d'Arc à Waterloo, en passant par Azincourt et Trafalgar, le destin n'a cessé de confronter nos Nations qui se sont construites l'une en face de l'autre autant que l'une à côté de l'autre.

Rivalité, mais aussi complicité et convivialité seront donc au rendez-vous de l'après-midi.
Les Anglais ne manqueront pas de nous rappeler qu'ils ont inventé le rugby ; les Français ne manqueront pas de leur prouver qu'ils essayent sans cesse de le réinventer...
