
Théoriquement, rien n'empêcherait un Président des Etats-Unis d'être élu face à candidat ayant obtenu 2 fois plus de voix que lui. Le mécanisme des grands électeurs, ajouté à l'autonomie des états fédérés, autorise ces calculs.
Le poids d'un électeur de Pennsylvanie ou du Michigan importe plus dans la balance du résultat final que celui de New-York, de la Californie ou du Texas...
Cela empêche-t-il les Etats-Unis d'être un grand pays démocratique ?
Jusqu'à présent, non.
Parce que, dans le pays, l'attachement à la Constitution est plus fort que la défense du principe 1 homme/1 femme/1 voix, il n'existe pas encore de chemin visible pour la remise en question du mode de scrutin aux Etats-Unis.

D'autant que que ce mécanisme bénéficie pour le moment au camp républicain... Donald Trump a d'ailleurs été élu en 2016 avec bien moins de votes populaires que sa rivale Hillary Clinton. Et peu de voix se sont élevées à l'époque pour remettre en question sa légitimité.

Mais Trump joue avec le feu.
En remettant en cause le résultat des élections présidentielles de 2020, et en remettant d'avance le couvert pour le scrutin de 2024, Trump contribue à un éveil des consciences qui commence à émerger, et pas seulement dans le camp démocrate.
La route est longue pour une remise en cause. Pour 2 raisons essentiellement :
1) le sentiment d'appartenance nationale et la fierté d'être américain sont intimement liés à l'attachement à la Constitution des Etats-Unis et à ses amendements ;
2) le fédéralisme fonctionne bien aux USA et la démocratie s'exprime pleinement dans les états fédérés. Si bien d'ailleurs que le pouvoir fédéral n'est jamais aussi bien accepté que lorsqu'on le sent éloigné et qu'il s'exprime dans un nombre très limité de domaines.
C'est bien pour cela que je ne verrai jamais le temps où le plus puissant pays démocratique du monde adoptera le vieux principe humaniste : 1 homme = 1 voix.
