La fin de l'Europe ?

Raphaël Glucksmann était l'invité de France Inter ce matin. Sa thèse est que l'Europe va se retrouver désormais seule face à la guerre sur son continent, seule face à Poutine et à l'instabilité du monde, seule face à la catastrophe climatique.

Devant ces défis, l'Europe n'a pas d'autre choix que de devenir adulte et autonome, et de s'unir pour tenter d'apporter une réponse forte et coordonnée.

Faute de quoi, le danger consiste à renoncer à notre conception de la civilisation en s'interrogeant si nous aurons les moyens de défendre Kiev, Vilnius, Varsovie ou Berlin...

Evidemment, la première réponse viendra d'Ukraine.

La défaite des démocrates américains est celle de toute l'Europe et aussi celle de l'Ukraine qui doit s'en remettre à un dialogue Poutine/Trump pour connaître les conditions de sa survie.

Car l'Europe est aujourd'hui un nain politique, faute de pouvoir mobiliser ses forces populaires, économiques et surtout militaires pour anticiper les agressions dont elle est l'objet.

On parle très fort des pères fondateurs des USA qui ont donné son caractère à une Amérique violente, religieuse et libertarienne.

Les pères fondateurs de l'Europe ont, quant à eux, voulu bâtir leur communauté sur l'espoir de paix et de réconciliation. Mais l'ennemi est dans la place et les pays fondateurs eux-mêmes sont désormais menacés par le repli sur soi et la haine de l'autre.

Si l'Europe parvient à surmonter ses divergences et retrouve le chemin de l'unité et de la solidarité, il y a encore une petite chance qu'elle évite le pire. Mais le temps est compté et son avenir bien sombre.