Donald Trump a annoncé sa décision d'arrêter de financer l'armement de l'armée ukrainienne, et d'obliger les belligérants à trouver un accord.
Joe Biden essaie donc, sur les 2 mois qui lui restent, de placer le gouvernement ukrainien dans la moins mauvaise situation militaire envisageable afin de débuter les négociations avec quelques atouts.
Ainsi va la démocratie, avec sa dose d'hypocrisie et de réalisme.
Le point de vue occidental envisage l'immédiat et le temps court, alors que les autocrates se placent dans le temps long.
Et pour cause.
Vladimir Poutine engrange les avancées territoriales au prix de pertes humaines qui comptent peu dans son bilan.
Il est aidé en cela par Kim Jong-un qui engage sur le front russo-ukrainien 10 000 soldats coréens. Il est est vrai que, pour le despote coréen, la vie humaine compre encore moins. De plus, le conflit ukrainien est pour lui un formidable terrain d'entraînement pour des conflits futurs.
Et l'Ukraine dans tout ça ?
Tant que Zelensky se sentait épaulé et soutenu par le camp occidental, le choix de résister et de revendiquer le maintien de l'intégralité de son territoire s'imposait. Ne plus pouvoir compter sur le soutien logistique américain amène le dirigeant ukrainien à essayer de préserver ce qu'il peut afin de se donner le temps d'attendre des jours meilleurs.
Préserver l'essentiel, ce sera de sauver un état souverain, aussi indépendant que possible, pouvant reconstituer des forces qui lui permettraient de défier à nouveau le voisin russe.
Vraisemblablement, Poutine ne le laissera pas faire. Les négociations qui s'annoncent (avec l'engagement des Etats-Unis ?) risquent de conduire à une finlandisation de fait du pays dans le meilleur des cas.

Ce faisant, la menace que Vladimir Poutine fait planer sur l'Europe est presque moins inquiétante que la désunion du clan occidental et que la faiblesse endémique de l'Europe en matière politique, démocratique et militaire.